Elle est née en criant
C’est notre lot d’humains
D’ouvrir nos poumons
À la respiration du monde
En ouvrant grand nos ailes,
Elle a grandi sans crier gare
En sentant un coeur plein
Battre dans sa poitrine,
La jeunesse de son âme
Encore vibrante et chaude
Elle a aimé sans crier gare,
Comme on effeuille la marguerite,
Avec l’insouciance fragile
Des coeurs amoureux,
Ivres et tourbillonnants
Elle a fané sans crier gare
La vie l’a emportée,
De rivages en rivages,
Certains jours très doux
D’autres matins plus rugueux,
Elle a vieilli sans crier gare
Et chaque rigole sur ses joues
Est une rivière pour les larmes,
Celle des trop plein versés,
Des déjà trop vécus
Elle mourra sans crier gare
Tout doucement, s’assoupissant,
Ou peut-être en pleurant ?
Nul ne sait à l’avance
Comment s’arrêtera le temps…
Anne Markyse
Le 22 février 2021