Anne MARKYSE

La hussarde (Hommage à Jean Giono)

Mais enfin rassurez-vous, la raison me reprend... Car je sais bien Que les plus beaux combats Se gagnent tous ensemble
Village des Baux de Provence

Je suis médecin peut-être…
Mais quand vient mon tour de rester confinée,
Sur mes jours de repos,
Au lieu de rêver tranquillement
Sur ma terrasse en bois,
Moi je rêve juste d’être Angelo…

Oui certains jours, c’est vrai je l’avoue,
je me sens l’âme d’un Hussard,
Un brin révoltée et un brin ennuyée,
De rester là bien sage derrière les murs de ma maison,
J’irais mieux taquiner l’épidémie et lui faire un pied de nez,
Marcher comme un félin
Sur les toits de Manosque,
Traverser des contrées
Sur un cheval sauvage,
Animée comme Angelo
Par la soif de conquêtes
Et croire comme lui
Qu’il suffit juste de fuir devant la maladie…

Certains jours, oui c’est vrai
Je rêve d’être Angelo, qui n’a peur de rien
Et surtout pas de lui-même…
Regardez le courir au temps du choléra
Dans toute la Provence,
En essayant de gagner la Frontière italienne,
Lui qui se bat pour ce bien si précieux
Qui n’a pas de prix Et qu’on nomme Liberté…

Mais enfin rassurez-vous, la raison me reprend…
Car je sais bien
Que les plus beaux combats
Se gagnent tous ensemble
Et non je ne vais pas courir sur les toits
Et oui je reste bien chez moi

Alors là oui, je rêve sur ma terrasse en bois…
Et puis soudain, je réalise
Que je serais ravie d’être simplement Pauline
Sur la route d’Angelo…

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